Politique
Rétrospective de la 51ème législature
Le 22 octobre se tiennent les élections fédérales, avec lesquelles se referme le chapitre de la législature 2019-2023 : l’occasion pour nous de revenir sur les événements marquants de cette 51ème législature du point de vue de la politique cycliste. En particulier, l’élaboration de la loi sur les voies cyclables constitue un événement réjouissant pour les cyclistes de toute la Suisse. Son application dans les prochaines années sera suivie de près par Swiss Cycling. En outre, les sorties du groupe cycliste du Palais fédéral ont connu une belle fréquentation lors de cette législature.
En acceptant le contre-projet direct à l’initiative vélo en septembre 2018, le corps électoral suisse a formulé la volonté d’inscrire le soutien aux voies cyclables dans la Constitution, complétant ainsi l’article créé il y a 40 ans pour les chemins et sentiers pédestres (art. 88 Cst). Afin de concrétiser l’article constitutionnel, il revenait au Parlement d’élaborer une loi sur les voies cyclables.
Présenté en mai 2021 par le Conseil fédéral, le projet de loi a été qualifié de réjouissant, sans être suffisant, par Swiss Cycling. Moyennant quelques légères modifications, il a été accepté par les chambres fédérales durant la session de printemps 2022. Lors du vote, seuls les élus UDC se sont opposés à la nouvelle loi sur les voies cyclables. Du côté des partisans de la loi, les vert-e-s, le PS et les vert’libéraux ont souligné l’importance de la promotion du vélo dans la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre, alors que le Centre et le PLR ont également relevé la nécessité de bénéficier d’infrastructures sûres pour les cyclistes. Swiss Cycling aurait souhaité que la Confédération prenne elle-même ses responsabilités en élaborant une stratégie nationale de promotion du vélo notamment. Dans la situation actuelle, la balle est dans le camp des cantons : que ce soit pour les déplacements professionnels ou pour se balader à vélo et à VTT, un réseau uniforme et répondant aux besoins des utilisateurs et utilisatrices devra figurer dans les plans de chaque canton suisse dans cinq ans, c’est-à-dire en même temps que la fin de la prochaine législature, en 2027. Pour Swiss Cycling, il sera d’autant plus important de suivre attentivement l’application de la loi, afin d’apporter, en cas de manquements, les corrections nécessaires.
D’autres objets relevant de la politique cycliste ont figuré à l’agenda de l’Assemblée fédérale au cours de la législature. Ces objets peuvent être classés selon quatre préoccupations principales qui nous concernent en tant que cyclistes. Premièrement, l’augmentation de la sécurité sur les routes constituait l’objectif d’une motion demandant de fixer dans la loi une distance minimale pour dépasser des vélos, d’une autre motion exigeant une réduction de la vitesse sur certaines routes secondaires, ou encore d’une interpellation visant à équiper les véhicules lourds déjà en circulation d’un assistant d’angle mort, comme cela est déjà le cas pour ceux nouvellement mis en circulation. Deuxièmement, plusieurs demandes ont concerné la construction et l’amélioration des infrastructures cyclables hors des zones urbaines. Troisièmement, le potentiel touristique du vélo a fait l’objet de débats. En ce sens, un abaissement de l’âge pour l’utilisation des VTT électriques avec assistance au pédalage jusqu’à 25 km/h est proposée dans la révision de la loi sur la circulation routière en cours. Quatrièmement, le mot « multimodalité » a retenti à plusieurs reprises dans l’hémicycle durant la législature, pour évoquer la combinaison du vélo avec d’autres moyens de transports. Depuis la pandémie de Covid-19, c’est en particulier l’augmentation de la demande de places adaptées aux vélos dans les transports publics qui a occupé le législatif en ce sens.
Si Pro Velo mentionne à juste titre que les Vert-e-s, le PS et le PVL sont les trois partis qui s’engagent le plus fortement pour le développement du vélo, nous constatons néanmoins que les propositions évoquées ci-dessus proviennent de différents bords politiques. De manière similaire, les sorties du groupe cycliste du palais fédéral, organisées par Swiss Cycling, ont vu se côtoyer des élu-e-s de tous les camps, unis par leur enthousiasme pour la pratique du vélo sous toutes ses formes. Lors de ces sorties, qui ont lieu quatre fois par année, les parlementaires ont l’occasion de voir dans la pratique les infrastructures existantes, et de constater par eux-mêmes le potentiel d’amélioration.
Pour conclure, il est intéressant de jeter un coup d’œil à la politique sportive : pendant la pandémie notamment, la politique a montré qu’elle accordait une grande importance au sport. Les aides financières généreuses accordées aux clubs sportifs, aux infrastructures et aux grands événements permettent de promouvoir le sport à long terme, ce qui profite à la fois au sport pour tous et au sport de compétition.
Au cours de la législature 2023-2027, la poursuite des efforts visant au développement des infrastructures cyclables, à l’amélioration de la sécurité routière ou à la promotion du cyclisme et de la santé publique est primordiale. Pour atteindre les objectifs climatiques que la Suisse s’est fixée, les suisses et les suissesses doivent absolument bénéficier de conditions attractives pour pratiquer le vélo, que ce soit dans leurs loisirs ou pour les déplacements professionnels et privés. Pour toutes ces raisons, Swiss Cycling soutient les candidates et candidats favorables au développement du vélo et espère en voir un maximum siéger au Palais fédéral à partir de cet automne.
__________________________________________________________________________________