Politique et Mobilité
La loi zougoise sur les forêts se trompe de direction
Une interdiction générale au lieu du dialogue et de la coexistence : contrairement à ses cantons voisins, Zoug veut restreindre de manière significative le rayon d’action de la communauté VTT. La démarche ignore la réalité, met en danger la formation de la relève, entraînerait probablement un tourisme d’évitement et se retrouve en contradiction avec la loi fédérale sur les voies cyclables, qui charge les cantons de réaliser des réseaux attractifs pour les loisirs.
Le 24 novembre, les citoyennes et citoyens du canton de Zoug voteront sur la loi cantonale sur les forêts. La révision prévoit des réglementations extrêmement restrictives pour les vététistes – en principe, une limitation de la pratique à des routes forestières peu attrayantes. Les plans d’itinéraires élaborés par les associations VTT zougoises n’ont pas du tout été pris en compte lors de la conception du réseau. Il manque des pistes techniquement exigeantes, qui font depuis longtemps partie des standards du VTT moderne. Les auteurs du projet manquent manifestement de compréhension à l’égard de cette activité de loisirs de plus en plus populaire. Le projet est en totale contradiction avec la loi fédérale sur les voies cyclables adoptée en 2022, qui oblige les cantons à planifier dans les cinq ans des réseaux de pistes cyclables attrayants et suffisamment denses – loisirs compris.
Swiss Cycling s’oppose notamment à la loi sur les forêts parce qu’elle met en danger la formation de la relève dans le canton de Zoug. Sachant que l’initiation au cyclisme se fait principalement à VTT, le manque de terrain d’entraînement attractif aura des conséquences négatives – les bases techniques sont posées dans les entraînements de VTT. Si à l’avenir, les pistes exigeantes venaient à manquer, les clubs devraient restreindre, voire supprimer leur offre pour les plus jeunes.
Le comité du « non », composé entre autres de l’IG MTB Zug et de Swiss Cycling Zug, privilégie la sensibilisation et plaide pour le dialogue et le respect plutôt que pour des interdictions générales, qui conduisent à une surfréquentation du réseau existant et risquent d’aggraver le problème. Parallèlement, le risque existe que la combinaison de restrictions significatives et d’un réseau de chemins peu attractif incite les vététistes à se rendre régulièrement en voiture dans l’un des cantons de Suisse centrale qui misent avec succès sur la coexistence en forêt pour pratiquer leur loisir favori. Un tel tourisme d’évitement entraînerait une charge de trafic supplémentaire et serait en contradiction avec les objectifs de la politique environnementale zougoise.
Pour Paloma Kilchenmann, co-responsable Politique & Mobilité de Swiss Cycling, il est donc clair que Zoug devrait s’inspirer de ses voisins. « Dans les cantons de Schwyz, Uri ainsi qu’Obwald et Nidwald, l’utilisation des chemins existants en forêt est en principe autorisée. Comme les interdictions sont ciblées et prononcées que là où elles sont vraiment nécessaires, elles sont également acceptées. Cette réglementation basée sur une cohabitation respectueuse de tous les utilisateurs de la forêt a fait ses preuves ».