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L’interview du mois

« J’aimerais apporter ma vision de course à la relève »

Passage de témoin: Tristan Marguet (de face) écoute attentivement les instructions de l’ancien entraîneur national de piste Daniel Gisiger. Image: Ulf Schiller

Tristan Marguet a raccroché son vélo en fin d’année passée. Mais le Valaisan de 34 ans reste actif dans l’univers du cyclisme puisqu’il s’occupe désormais de la relève sur la piste, ainsi que des U19 Femmes Route à Swiss Cycling. Celui qu’on surnommait « Rocketman » sur la piste nous parle de sa transition accélérée et des nouveaux défis qui l’attendent.

Janvier, c’est le mois des camps d’entraînement au Sud pour les athlètes suisses. On imagine que ça doit te faire bizarre de rester chez soi cette année…

Oui, surtout quand tu vois sur les réseaux sociaux que tous les copains partent à Majorque pour s’entraîner. Mais en même temps, je me dis aussi que je suis content de ne plus devoir sortir de chez moi pour aller rouler quand il fait -3 degrés (rires).

Tu partiras quand même en tant qu’entraîneur ?

J’ai plusieurs camps d’entraînement prévus en février, mais ils auront lieu à Granges.

Ça a toujours été clair dans ta tête que tu voulais rester dans le cyclisme à la fin de ta carrière sportive ?

C’est vrai que c’était un objectif depuis 3-4 ans. Mais je n’aurais jamais pensé que ça irait aussi vite. Il n’y a pas eu d’interruption. J’ai terminé une carrière pour en débuter une autre.

Tu œuvreras non seulement sur la piste, mais tu t’occuperas également des Juniors filles sur la route. C’est un défi qui te plaît ?

Quand on m’a proposé ce poste, j’ai tout de suite été très intéressé à poursuivre le travail de promotion du cyclisme féminin à Swiss Cycling, d’autant plus avec des jeunes. Ça me plait de pouvoir dénicher des nouveaux talents et montrer qu’il y a des filles qui sont intéressées à faire du cyclisme en Suisse.

Sur la piste, tu possèdes une grande expérience du plus haut niveau, qu’est-ce que tu aimerais transmettre à la relève ?

J’aimerais leur apprendre comment préparer les compétitions, notamment les Coupes du monde, comment éviter le stress. Les courses que j’ai gagnées durant ma carrière, je les ai gagnées alors que je n’étais pas forcément le plus fort. Mais je savais où me placer et quand attaquer au bon moment. J’aimerais apporter ma vision de course à la relève, pour que l’entraîneur national Mickael Bouget puisse se concentrer sur l’aspect physique et technique avec les U23/Elite.

En tant que coureur, tu roulais beaucoup à l’instinct. Comment peux-tu transmettre ce flair de la course aux plus jeunes ?

J’essaie d’abord de voir leur manière de courir et de les comprendre. La première fois que j’étais avec les Juniors, je les ai d’abord laissés rouler, je les ai observés. Puis, je les ai réunis pour leur donner mes conseils : ne pas attaquer à un moment où c’était trop facile d’attaquer, parce que c’est trop prévisible et que tout le monde peut anticiper, mais plutôt attendre le moment opportun, par exemple surprendre ses adversaires quand il y a déjà eu une attaque et que ça roule déjà très vite. J’ai été surpris de voir à quelle vitesse ils ont compris mon approche et ont réussi à mettre ça en œuvre.

Tu travailleras aussi avec des coureurs que tu as côtoyé sur la piste ces dernières années, c’est un avantage de bien connaître ces coureurs pour les faire progresser ?

Au début, ça ne sera pas forcément facile pour eux, parce qu’on était tous coéquipiers l’année dernière et du jour au lendemain, je me retrouve de l’autre côté de la barrière à leur donner des conseils. Mais je sens qu’ils sont intéressés à toujours apprendre de nouvelles choses. J’espère pouvoir les aider au niveau de la vision de course.

Tu t’es fixé des objectifs personnels en tant qu’entraîneur ?

J’ai envie de transmettre le plaisir de faire du vélo aux jeunes et que ceux-ci puissent ensuite transmettre ce plaisir à d’autres jeunes. Ainsi, on pourra faire grandir le cadre national de la relève, avoir plus de coureurs au niveau national et organiser des courses compétitives en Suisse.

Durant près de 20 ans, tu as été un « élève » de la légende Daniel Gisiger, qui s’est retiré en fin d’année. Tu vas faire perdurer son âme et ses méthodes à Swiss Cycling ?

J’ai beaucoup appris avec Daniel et j’aimerais pouvoir transmettre ses enseignements à tous les nouveaux Juniors. Daniel avait un don pour discuter avec les coureurs. Il savait toujours quoi faire et comment le faire. Je n’ai peut-être pas le don de Daniel, j’en ai peut-être d’autres. En tous les cas, je vais essayer de faire perdurer l’esprit familial qu’il a réussi à créer au sein de l’équipe.

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