#swisscyclingfamily | Member

L’interview du mois

« La confiance vient avec l’expérience »

Image: EGO Promotion

A 29 ans, Camille Balanche a découvert le Downhill sur le tard. Cela ne l’a pas empêché de gravir rapidement les échelons et faire son apparition parmi les meilleures spécialistes du monde. Début mai, elle a décroché le titre de championne d’Europe de la discipline.

Camille Balanche, qu’est-ce que ça fait de s’élancer en coupe du monde avec le maillot de championne d’Europe sur les épaules ?

C’est hyper cool, mais ça ne change pas fondamentalement mon approche de la course. Je ne me mets pas plus de pression qu’avant. Le plus compliqué, c’est encore de penser à l’enfiler avant la course… (rires)

Qu’est-ce que ce titre représente pour toi ?

C’est quelque chose de très spécial pour moi, car c’était la première course officielle de Downhill que j’ai disputée, c’était l’année dernière. Après, plusieurs favorites n’étaient pas présentes. C’est vraiment dommage, car du coup l’intérêt de cette compétition est moindre qu’en Cross-Country par exemple. Mais c’est sûr que ça me motive et que ça me donne une confiance supplémentaire.

Juste après ce titre européen, tu t’es classée 7e à deux reprises en Coupe du monde, soit ton meilleur résultat à ce niveau. Tu as l’impression d’avoir franchi un palier ?

En plus, j’étais toute proche du podium ! La confiance vient avec l’expérience. Je n’avais fait que trois coupes du monde la saison passée. Maintenant, je stresse moins avant le départ, car je sais que je peux passer la qualification. J’arrive à rouler sans me poser trop de questions. Je peux prendre plus de risques et trouver des lignes plus rapides pour viser un résultat, alors qu’avant, je me disais que c’était déjà bien si j’arrivais au fond.

Il faut dire que tu es arrivée tardivement sur la scène du Downhill…

J’ai eu mon premier vélo de Downhill en février 2018. En mars, on est parti s’entraîner en Nouvelle-Zélande avec Emi (nldr : Emilie Siegenthaler) et j’ai disputé ma première course lors des Championnats d’Europe en avril.

On imagine que ça aide de pouvoir s’entraîner aux côtés d’une athlète avec l’expérience d’Emilie Siegenthaler…

C’est elle qui m’a fait découvrir le Downhill. Je me suis rapidement rendue compte que cette discipline était bien adaptée à mes qualités. Avant, je faisais de l’Enduro, une discipline plus portée sur l’endurance, alors que je préférais les descentes. C’est une immense chance de pouvoir débuter avec quelqu’un de l’expérience d’Emilie. Ça m’aide énormément et ça me motive à continuer.

J’ai appris à m’approprier rapidement les mouvements spécifiques à chaque sport.

Avant cette carrière en Downhill, tu es passée par différents sports comme l’athlétisme, l’escrime, ou le volley-ball. Tu faisais même partie de l’équipe suisse de hockey sur glace engagée aux Jeux Olympiques de Vancouver. Comment t’es-tu dirigée vers le cyclisme ?

Il m’était difficile de poursuivre le hockey sur glace durant mes études de sport à Macolin. C’est précisément là que j’ai découvert le VTT. Plusieurs étudiants de ma classe en faisaient et on avait des semaines de VTT dans le cadre des cours. Je me suis acheté mon premier vélo lors de ma deuxième année de Bachelor !

Parviens-tu à retirer des enseignements de tes expériences sportives passées qui t’aident aujourd’hui en Dowhnill ?

Déjà au niveau du mental, j’ai pris l’habitude de m’entraîner dur et de faire du sport de compétition. Ensuite par exemple, le hockey m’a donné l’explosivité et du tonus dans le haut du corps. En général, mes différentes expériences ont amélioré ma coordination. Mais surtout, j’ai pu apprendre à m’approprier rapidement les mouvements spécifiques à chaque sport. C’est notamment cela qui m’a permis de m’intégrer rapidement dans le Downhill.

Et alors, ce sera quoi le prochain sport après le Downhill ?

Je ne sais pas encore, mais il faudra bien que je trouve autre chose plus tard (rires). A un certain âge, le Downhill est trop exigeant. Mais pour le moment, je profite simplement d’y être.

Jusqu’où ambitionnes-tu d’aller dans cette discipline ?

J’aimerais m’installer durablement dans le Top 10. Après, mon prochain pallier serait déjà de pouvoir monter une fois sur le podium en Coupe du monde.

Vous êtes plusieurs Suissesses sur le circuit, c’est un atout ?

Carina (ndlr : Cappellari), Emi et moi sommes toujours les trois ensemble durant la saison. On est aussi très proches au classement ces derniers temps. Janine (ndlr : Hübscher) et Eva (ndlr : Battolla) peuvent aussi venir jouer des top 10. C’est génial pour un petit pays comme la Suisse d’avoir autant d’athlètes de haut niveau. On se pousse mutuellement sans être trop rivales.

Camille Balanche fête son titre européen aux côté de son homologue masculin le Français Baptiste Pierron.

Votre navigateur n'est plus à jour. Veuillez< a href = "https://browsehappy.com/" target = "_ blank" > mettre à jour votre navigateur.