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Interview Monika Büchi

« Nous voulons aussi atteindre les vététistes hors des organisations »

Image: màd.

Monika Büchi est l’initiatrice de Mountainbike Aargau (VTT Argovie), une organisation fondée le 26 mars 2024. Cette passionnée de VTT a disputé des courses d’Enduro il y a quelques années et travaille aujourd’hui comme prof de sport.

Félicitations pour la fondation de Mountainbike Aargau ! Pour commencer, comment te sens-tu après cette première étape importante ?

Monika Büchi : Merci, je suis contente que ça ait marché. J’étais un peu nerveuse quant au nombre de participantes et participants à l’assemblée constitutive. Certes, 35 personnes s’étaient préalablement inscrites via le formulaire en ligne. Mais jusqu’à ce jour-là, je ne savais pas vraiment si nous allions avoir seulement 10 personnes ou alors 60. Finalement, 50 personnes sont venues et une partie d’entre elles se sont déjà inscrites comme membres de Mountainbike Aargau. Je suis très satisfaite.

Comment t’es venue l’idée de fonder Mountainbike Aargau et quelle était ta motivation personnelle pour t’engager ?

Je suis moi-même membre d’une association de VTT. Il y a 10 ans, j’avais déjà essayé de trouver une alternative légale pour les vététistes dans un lieu populaire afin de désengorger les sentiers de randonnée. À l’époque, nous avons cherché une solution de manière intensive. Nous nous sommes rendus dans la forêt avec toutes les parties prenantes et nous avons défini ensemble le trail de VTT. Mais à la fin, le canton nous a imposé des conditions impossibles à mettre en œuvre en tant que petite association. Le fait de ne pas avoir pu mener à bien ce projet nous a fait prendre conscience de la nécessité de grandir. L’idée d’un groupe d’intérêt cantonal est restée dans un coin de notre tête.

Que s’est-il passé ensuite ?

Les besoins ont encore augmenté et de plus en plus de voix se sont élevées pour appeler à s’organiser. Après avoir mené à bien deux codirections de projet pour la construction de pumptracks, j’ai ensuite œuvré pour la création d’un groupe d’intérêt cantonal pour le VTT. J’ai rapidement constaté que le canton avait clairement besoin de pouvoir contacter un organe rassembleur.

Sur votre site Internet, on peut lire que le canton d’Argovie compte 80 000 vététistes, ce qui est une situation prometteuse. Comment penses-tu mobiliser cette masse ?

Il est illusoire de penser que toutes et tous les vététistes du canton d’Argovie vont rejoindre notre association. Il s’agit en premier lieu de créer un réseau. Notre espoir avec ce type d’association est d’atteindre les vététistes individuels, donc en dehors des organisations. C’est là que réside le principal défi : comment atteindre la vététiste qui fait une petite sortie après le travail, mais qui n’est pas intéressée à s’engager au sein d’une association ? Il faut lui montrer que nous avons besoin d’elle pour défendre les intérêts de la communauté auprès du canton et des communes.

Comment se passe la situation chez vous au niveau de la coexistence en forêt et quelles sont les mesures qui pourraient favoriser cette approche ?

Ces dernières années, ce n’était plus un problème si important. On ressent une plus grande tolérance à l’égard du VTT, notamment parce que la plupart des vététistes respectent le code éthique du VTT et roulent sur les sentiers existants. Toutefois, la question de l’entretien des sentiers se pose. Si le VTT était autorisé sur les chemins forestiers existants, nous pourrions également contribuer à leur entretien.

Conformément à la loi sur les voies cyclables, les cantons et les communes ont désormais un peu moins de quatre ans pour planifier un réseau de voies cyclables pour le trafic cycliste quotidien et de loisirs. Ce réseau devra ensuite être mis en œuvre d’ici 2042, soit un horizon encore lointain. Vois-tu des domaines dans lesquels des mesures immédiates seraient déjà utiles ?

C’est effectivement loin et certains se disent qu’ils préfèrent laisser leur VTT de côté tant que la loi n’est pas appliquée. Mais les choses sont déjà passionnantes aujourd’hui, car il reste à peine quatre ans pour démarrer la planification. Nous devons veiller à ce qu’un plan concret de réseau de VTT soit élaboré et applicable. C’est justement à ce niveau que nous avons notre mot à dire. C’est d’ailleurs la raison principale pour laquelle il fallait créer Mountainbike Aargau maintenant. Nous ne pouvons pas encore savoir ce qu’il en sera dans 20 ans, si le réseau envisagé sera déjà dépassé.

Existe-t-il déjà des efforts pour des adaptations ?

Dans les régions de Gränichen et d’Oftringen/Aarburg, il y a déjà deux projets dont le but est de mettre en place un réseau VTT légal et attractif. Si les chemins sont interdits et reboisés sans offrir d’alternative, ça ne fonctionne pas car de nouveaux sentiers apparaissent immédiatement !

Quel sera le plus grand défi pour pouvoir défendre les intérêts de la communauté VTT auprès du canton ?

(Rires) Il y a en effet plusieurs défis. Chaque vététiste a une représentation différente de ce à quoi doit ressembler un sentier VTT : cela va des singletrails avec beaucoup d’arbres à contourner aux chemins balisés, en passant par un parc VTT comme à Lenzerheide et des chemins avec beaucoup de cailloux. Le grand défi sera donc de couvrir tous ces besoins avec un réseau VTT légal, mais ce ne sera pas le seul défi.

A quoi d’autre penses-tu ?

Notamment aux sentiers existants qui ne sont pas inclus dans le réseau VTT, par exemple pour des raisons de protection de la nature. Cela pose la question de la volonté de la communauté de se plier à cette interdiction.

Comment peux-tu répondre à cette question ?

Cela ne peut fonctionner que si nous avons à disposition un réseau VTT attractif. C’est un point extrêmement important pour nous. Nous ne pouvons et ne voulons pas jouer les policiers.

Quelle est votre vision d’avenir pour le VTT dans le canton d’Argovie ?

Ce que je souhaite personnellement, c’est que la coexistence sur les chemins de randonnée soit inscrite dans la loi. Si nous y parvenons, la séparation ne sera nécessaire que pour les sentiers très fréquentés et la construction de trails illégaux deviendra un problème mineur.

Comment Swiss Cycling peut-elle soutenir votre travail, en tant que fédération nationale de cyclisme ?

Swiss Cycling doit fournir un travail de relations publiques, mais aussi de coordination et de soutien de l’engagement de la communauté VTT au niveau national. Globalement, je souhaite que Swiss Cycling continue à s’engager pour la défense des intérêts du cyclisme amateur et qu’elle associe ses efforts pour cela à l’IMBA.

Pour terminer, peux-tu nous dire quel est ton trail préféré dans le canton d’Argovie ?

Nous avons beaucoup de très beaux trails en Argovie, mais je ne les dévoile pas, car il est malheureusement encore interdit de les emprunter. Nous avons bon espoir que cela changera.

Plus d'infos

Vous trouverez de plus amples informations sur le site Internet de Mountainbike Aargau, sur Instagram ou sur notre carte VTT.

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