Harnisch : « Le vivier est solide au sommet de la pyramide »

Une fois de plus, le petit pays qu’est la Suisse a prouvé qu’il pouvait rivaliser avec les plus grandes nations du cyclisme. Mieux que ça : les athlètes suisses sont montés sur la plus haute marche du podium lors de deux des six compétitions cyclistes du Festival olympique de la jeunesse européenne. Yanis Berthoud (contre-la-montre) et Yaëlle Klauser (VTT) ont décroché le plus beau des métaux à Skopje.

Pour Hans Harnisch, présent sur place en Macédoine du Nord en tant que responsable de la relève chez Swiss Cycling, ce succès n’est pas le fruit du hasard : « En VTT et en contre-la-montre, nous savions que nous étions en mesure de jouer la victoire », confie-t-il.

Il explique que Berthoud et Klauser ont été « submergés » par l’émotion et ne s’attendaient pas à gagner. « Ils ont su gérer la pression le jour J », salue Harnisch, à l’heure d’analyser les performances exceptionnelles des deux talents de 15 ans.

Tactiquement, il y a encore de la marge

Harnisch insiste également sur la profondeur de l’équipe : « Plusieurs athlètes peuvent se hisser dans le top 20. » En contre-la-montre, la Suisse a globalement été la meilleure nation. En VTT aussi, la sélection a affiché une grande maîtrise. « Nous sommes bien positionnés sur le plan individuel, cela montre que notre voie de formation porte ses fruits », conclut-il.

Pour ce qui est des courses en ligne, où ni les filles ni les garçons n’ont réussi à décrocher un top 10, Harnisch n’est pas surpris : « Nos jeunes manquent tout simplement d’expérience de la course. » Les athlètes suisses sont physiquement au niveau, mais restent en retrait sur le plan tactique par rapport aux grandes nations. Une piste de solution ? « Les centres d’entraînement régionaux devraient proposer davantage d’accompagnements en course afin que les jeunes puissent engranger de l’expérience. » Les Swiss Road Series, qui viennent d’être lancées, constituent une approche potentielle.

« Cela a renforcé notre cohésion d’équipe »

Dans l’ensemble, le bilan du FOJE 2025 est excellent pour le cyclisme. Et l’esprit olympique joue un rôle fondamental dans la formation des jeunes : « Cela a renforcé notre cohésion d’équipe. Les coureurs et coureuses apprennent à s’affronter tout en restant fair-play et respectueux. Chez nous, cela fonctionne très bien », souligne Harnisch.

Et comment ont-ils fait pour maintenir le moral des jeunes athlètes malgré des températures frôlant les 45°C ? Harnisch donne la recette : « Nous avons rempli des bas pour femmes de glace et nous les avons glissés dans les maillots. Et il y a aussi eu des ‘batailles d’eau’. C’était important de garder le sens de l’humour et du plaisir pour traverser ces journées de canicule. »