Bevin gagne au sprint avant le grand rendez-vous de la montagne

Cette troisième étape, qui largement emprunté tous les coins de la Broye, offrait un terrain idéal pour les baroudeurs. Mais le peloton avait plutôt envie de jouer la paix des braves avant les grandes manoeuvres de la montagne.

L’échappée journalière a concerné le duo français Rémi Cavagna – Nans Peters et le Letton Kris Neilands, désormais nouveau porteur du maillot de meilleur grimpeur. Le trio a été repris à 19 km de la ligne d’arrivée après un périple de 128 km.

Les deux dernières côtes de Dompierre et de Sédeilles auraient pu servir de tremplin. Las, les escarmouches ont été rares. L’Espagnol Carlo Verona fut le premier à se lancer. Marc Hirschi a mis le nez à la fenêtre, mais le Bernois a vu revenir sur lui Rohan Dennis, Alexandr Vlasov et Ben O’Connor. Ensuite, seul l’Estonien Rein Taaramae est parvenu à prendre quelque distance avant de céder face au peloton qui regroupait une cinquantaine de coureurs.

Ineos avait supprimé les bons de sortie pour favoriser un troisième succès du phénomène Ethan Hayter. Celui-ci a néanmoins trouvé de l’opposition avec Bevin, qui occupait la 7e place du classement général. Le sprinter des antipodes n’a pas manqué son affaire cette fois, contrairement à Echallens la veille. Il a devancé Hayter et le maillot vert Dennis sur la ligne.

« Je n’avais plus les jambes sur la fin à Echallens. Cette fois-ci, je me suis accroché avec l’aide de mon équipe », relevait le vainqueur du jour. A Valbroye, ce coureur expérimenté de 31 ans n’a fêté que son deuxième succès sur le World après une étape du Tour Down Under en 2019.

Le succès du Néo-Zélandais apporte surtout un peu baume à l’équipe Israel – Premier Tech. Celle-ci n’a pas gagné grand-chose depuis qu’elle figure dans le World Tour malgré l’engagement de Chris Froome, qui a tourné au flop monumental. Bevin vient certes de remporter le classement général du Tour de Turquie. « Mais une victoire sur le circuit World Tour comme aujourd’hui, a nettement plus de valeur », savourait le sprinter victorieux.

C’est donc Rohan Dennis qui s’élancera avec le maillot vert de leader sur les épaules à l’assaut de l’étape-reine ce samedi entre Aigle et Zinal. La situation s’annonce explosive avec les dix-huit premiers du classement général qui se tiennent en 30 ». Le fantasque Austalien peut-il réussir un nouveau coup fumant ? Il pourrait limiter les dégâts au maximum pour se présenter dans une situation favorable au départ de l’ultime contre-la-montre dimanche entre Aigle et Villars, avec ses dix derniers kilomètres à 8% de moyenne.

Alors que le temps s’annonce plus frais voire pluvieux sur les hauteurs de Zinal, les favoris vont devoir se dévoiler. Vlasov et son équipe Bora, avec encore Grossschartner, tiennent sans doute les clés pour bousculer les équipes Jumbo et Ineos. La formation anglaise n’a certainement pas perdu espoir de voir triompher Geraint Thomas, même s’il a dû digérer une pénalité de 20 ».

Côté suisse, Marc Hirschi et Gino Mäder auront-ils les épaules pour rester avec les meilleurs sur les quatre difficultés de 1re catégorie présentes sur la route du Valais ? Ce n’est pas certain du tout. ats