S’épanouir en tant que sportif et en tant que personne

Johan* est un passionné de vélo depuis son plus jeune âge. Ses entraîneurs sont unanimes : il possède un talent indiscutable. A 15 ans, il dispose d’un gros potentiel qui pourrait un jour lui ouvrir les portes du sport professionnel. Mais de nature introvertie, il a de la peine à se sentir à l’aise avec les autres membres de son club ou de son centre d’entraînement régional. Johan se sent mis à l’écart et pire, moqué par ses camarades d’entraînement qui ne l’acceptent pas dans leur groupe. Cette violence psychique que subit Johan l’empêche d’exploiter son potentiel et le freine dans sa progression sportive, ainsi que dans son développement en tant que personne.

Qu’elle soit psychologique ou physique, la violence dans le sport chez les jeunes n’est malheureusement pas un cas isolé. Selon une étude encore non publiée réalisée par l’Institut des sciences du sport de l’Université de Lausanne (Issul), 20,3 % des jeunes ayant participé à un sport organisé avant l’âge de 18 ans ont affirmé avoir subi des violences psychologiques et physiques, 15,5 % des violences sexuelles et psychologiques et 15,5 % les trois formes de violence. La violence psychologique était identifiée comme la plus courante. Alors que les cas d’abus dans différents sports sont de plus en plus fréquemment exposés, comment agir pour prévenir et identifier cette violence dans le sport chez les jeunes ?

Le sport est une école de vie. Il doit fournir un cadre adapté au développement harmonieux et sain des jeunes. Dans ce contexte, les entraîneurs ont bien souvent un rôle qui dépasse le simple cadre de l’exercice sportif. Au-delà des capacités physiques, la pratique sportive en communauté permet de développer des compétences psychosociales. Ces dernières sont malheureusement trop souvent reléguées au second plan, au profit du culte de la performance. Afin de promouvoir un développement sain des jeunes sportifs et venir en aide à des jeunes comme Johan, Jeunesse+Sport a dédié un des quatre domaines d’actions de son concept de formation à cette problématique.

Le domaine d’action « encourager », qui sera promu lors des modules de perfectionnement pour moniteurs J+S au cours des deux prochaines années, met l’accent sur le participant. Il s’agit d’une part de soutenir le développement personnel du participant en stimulant sa perception de soi, en renforçant son estime de soi ou en le rendant attentif aux questions liées à sa santé. D’une autre part, il s’agit de structurer les relations et consolider l’équipe. Dans ce cas, l’accent est mis sur les interactions sociales des participants en favorisant les relations fondées sur le respect et la loyauté, en promouvant la diversité et l’esprit d’équipe ou en confiant des responsabilités.

Les moniteurs J+S qui auront bénéficié de cette formation se montreront donc tout particulière- ment attentifs aux compétences psychosociales des jeunes sportives et sportifs. Le moniteur de Johan pourra ainsi rapidement identifier la violence psychologique que subit Johan vis-à- vis de ses camarades et saura appliquer différentes méthodes pour que le garçon retrouve sa place dans le groupe (lire encadré).  A travers la mise en pratique des différentes recommandations, Johan parviendra à retisser des liens avec ses camarades, mais aussi à exploiter au mieux son potentiel (focus sur sa performance au moment X, autorégulation du stress, interaction avec ses coéquipiers, etc.). Et seulement là, Johan pourra s’épanouir en tant que personne et en tant que sportif.

* Johan, personnage fictif