Ready to Ride
« Nous nous concentrons à 100 % sur Tokyo »
Scott Bugden forme le trio d’entraîneurs nationaux de piste avec Daniel Gisiger et Mickaël Bouget. L’Anglais parle des ambitions des femmes en vue des Jeux Olympiques et de la relève sur la piste.
- Swiss Cycling : Scott Bugden, en quoi consistent tes activités au sein de Swiss Cycling ?
Scott Bugden : Je suis principalement coach national de piste pour les dames. Je suis également responsable de projets scientifiques dont l’objectif est d’améliorer les performances de l’ensemble du cadre de piste, tant chez les hommes que les femmes. Dernièrement, j’ai beaucoup travaillé sur l’optimisation de l’équipement et de l’aérodynamisme, ainsi que sur les stratégies d’échauffement et de récupération.
- Tes cadres actuels peuvent être décrits comme « polyvalents ». Les athlètes ne participent pas seulement à des épreuves sur la piste, mais évoluent aussi régulièrement sur la route et en cross-country. L’agenda doit être bien rempli. Qu’est-ce que cela signifie pour toi en tant qu’entraîneur ?
La priorité de l’équipe actuelle est clairement la piste. Les compétitions sur la route représentent une grande partie de leur entraînement et leur donne la force et l’endurance dont elles ont besoin pour évoluer à un haut niveau sur la piste. Etablir le programme annuel est évidemment un grand défi pour l’entraîneur. Surtout cette année, où les points UCI sont importants pour la qualification pour Tokyo. Cependant, il est tout aussi important d’accorder suffisamment de temps pour la régénération si l’on souhaite réaliser de bonnes unités d’entraînement.
- Où en est la relève féminine sur la piste ?
Nous nous sommes beaucoup penchés sur la question ces derniers temps et planifions une journée de détection des talents à la fin de cette année à Granges pour donner une première impulsion. Elle sera ouverte à toutes celles et tous ceux qui souhaitent participer et tester la piste directement sur le terrain. Je vois cela comme une partie du processus qui déterminera la discipline la plus forte des athlètes, là où les chances de succès sont plus grandes, et qui essayera de la développer au mieux. Nous avons besoin de plus d’athlètes hommes et femmes qui démarrent sur la piste et atteignent le niveau des compétitions nationales. Nous aimerions aussi beaucoup posséder une équipe de poursuite par équipes féminine qui soit en mesure de se qualifier pour Paris 2024.
- Amener les femmes au cyclisme et les soutenir dans le cyclisme professionnel est l’un des grands objectifs de Swiss Cycling. A ton avis, que devons-nous faire pour attirer encore plus de femmes dans les différentes disciplines ?
Il n’y a pas de réponse simple ou rapide à cette question. Je pense qu’une perspective à long terme est obligatoire pour atteindre un tel objectif et que nous devons aménager un espace qui forme une base pour les jeunes filles qui souhaitent faire du sport. Il va de soi que le soutien des clubs et des entraîneurs dans cette optique est capital. Je crois aussi que nous devons mieux soutenir les cyclistes afin de comprendre quelle discipline est la plus adaptée à leurs qualités d’un point de vue physiologique et technique.
- Ton équipe se trouve dans une phase-clé avec les Jeux Olympiques à Tokyo et les deux Championnats du monde en Suisse sur route. Quel est le programme à venir et quels sont les objectifs ?
En ce moment, nous devons nous concentrer à 100 % sur la qualification pour Tokyo ! Les Jeux Olympiques représentent le plus grand objectif pour tout pistard, l’épreuve du plus haut niveau sur la piste et également la compétition sur laquelle Swiss Olympic mise le plus. Nous voulons nous qualifier pour le madison et l’omnium. Ce n’est pas quelque chose de simple, avant tout pour quatre athlètes qui viennent de passer sur la piste. Un Championnat du monde sur route à domicile est aussi intéressant pour nous, mais ce n’est pas là que nous plaçons nos priorités à l’heure actuelle.