La Flèche Wallonne
Marc Hirschi dompte le Mur de Huy
Marc Hirschi tient une forme olympique. Troisième aux Championnats du monde, le Bernois s’est offert la Flèche Wallonne devant Benoît Cosnefroy et Michael Woods.
On peut sans autre avancer que Hirschi a tenu son rôle de favori dans cette course. Sans le double tenant du titre et nouveau champion du monde Julian Alaphilippe, le coureur d’Ittigen faisait partie des prétendants et il n’a pas déçu.
Le Bernois de 22 ans a fait la différence à 50 mètres de l’arrivée de cette Flèche wallonne d’automne, déplacée de sa case printanière des classiques ardennaises en raison de la pandémie de COVID-19. Mais à saison différente, scénario identique: comme depuis 2003, la course s’est à nouveau conclue par un sprint en côte. Après une première accélération du troisième du Tour, Richie Porte, dans le bas du chemin des Chapelles (le véritable nom du mur de Huy), c’est le Canadien Michael Woods qui a vraiment lancé les hostilités à 400 mètres du sommet. Les favoris prévus, Hirschi, Cosnefroy et Michal Kwiatkowski, se sont jetés dans son sillage. Le Bernois, qui dégageait le plus de facilité, a surgi au dernier moment avec une accélération tranchante pour s’adjuger la première classique de sa carrière. Il a notamment dominé le récent vainqueur du Tour de France, Tadej Pogacar.
« Ca s’est déroulé parfaitement pour nous, avec un groupe de quatre coureurs à l’avant, a commenté le coureur d’Ittigen. On a mis un ou deux équipiers en tête du peloton pour contrôler la course. Le dernier tour de circuit a été très rapide et la montée finale n’a été qu’une question de jambes. C’est vraiment raide, il fallait attendre et ne pas partir trop tôt. C’est vraiment violent, on a les muscles pleins d’acide lactique, il faut être fort dans la tête pour surmonter la douleur. »
C’est la première fois qu’un nouveau vainqueur inscrit son nom au palmarès de la Flèche depuis 2013. Entretemps, les deux maîtres des lieux, Julian Alaphilippe et l’Espagnol Alejandro Valverde, s’étaient partagé les six dernières éditions.
Hirschi signe là son deuxième succès d’envergure après sa victoire d’étape sur le Tour de France. Il prouve si besoin est qu’il fait véritablement partie des tous grands espoirs du cyclisme mondial.
« Dans toutes les courses que j’ai gagnées, je ne me suis jamais senti super fort, a ajouté le vainqueur du jour. En général, au début je ne me sens pas si bien, aujourd’hui non plus. J’entretiens ma motivation en essayant de faire de mon mieux avec mes forces du jour. J’essaie juste d’être bien placé et dans les derniers mètres, on a les jambes ou pas. Aujourd’hui, j’ai eu de la chance, elles étaient là. Mais je n’ai pas fait d’erreur non plus. »
Pour trouver trace d’une victoire suisse sur la Flèche, il faut remonter loin dans le temps. En 1952 très exactement et la deuxième victoire de Ferdi Kübler après son succès en 1951.
Prochaine course au programme, Liège-Bastogne-Liège, la Doyenne, l’un des cinq Monuments du cyclisme. Ce sera dimanche. Et cette fois, Alaphilippe sera de la partie avec son maillot arc-en-ciel d’Imola. Marc Hirschi compte bien surfer sur sa forme actuelle et pourquoi pas imiter Kübler en 51 et 52, auteur de deux fantastiques doublés ces années-là.
ATS