Les Suisses en force sur la boucle romande

Seize coureurs locaux sont enregistrés, le nombre le plus élevé en onze ans sur le Tour de Romandie. Ce nombre élevé s’explique également par le fait que Swiss Cycling peut s’aligner sur le Tour de Romandie et le Tour de Suisse avec sept coureurs. Cette participation exceptionnelle sur le World Tour fait office de mesure de promotion pour les Championnats du Monde 2020 à Aigle/Martigny et 2024 à Zurich. Elle a été rendue possible grâce à un changement dans les règlements de l’UCI.

Comme la Suisse n’a plus d’équipe au niveau ProContinental depuis 2017, cette mesure est d’autant plus précieuse pour le cyclisme suisse, car elle pourrait amener des coureurs au plus haut niveau sur le World Tour. Selon l’entraîneur national Danilo Hondo, l’objectif principal de l’équipe est d’acquérir de l’expérience et de créer des impulsions dans la course. « Nous n’avons pas besoin de nous cacher, mais nous n’avons pas de pression et c’est certainement une très bonne position de départ. »

L’équipe suisse de cyclisme comprend cinq jeunes professionnels de la route comme Patrick Müller, neuvième du Championnat du monde U23 de l’an dernier, Claudio Imhof, spécialiste de la piste et Mathias Flückiger, vététiste. Ces coureurs, qui n’évoluent actuellement pas dans une équipe du World Tour, se frotteront à l’élite du peloton mondial au cours des six prochains jours.

Les ambitions de Stefan Küng sont beaucoup plus élevées. Dans les classiques du printemps, l’ambitieux Thurgovien n’a pas su exploiter son grand potentiel avec notamment une 11ème place à Paris – Roubaix.

Mais Küng revient en Suisse romande avec des sentiments positifs. Sa première participation au Tour de Romandie à Fribourg en 2015 lui a permis de remporter sa première victoire au World Tour sous une pluie battante. Deux ans plus tard, il doubla la mise à Bulle avec un nouveau succès d’étape.

Küng a maintenant deux chances de remporter un nouveau succès dans la Romandie. Le champion suisse du contre-la-montre est l’un des favoris du prologue de 3,87 km à Neuchâtel mardi et du contre-la-montre individuel final de 16,85 km à Genève. Les plus grands challengers de Küng dans la lutte contre le chrono sont le quadruple champion du monde Tony Martin et le double champion d’Europe Victor Campenaerts.

Küng, avec Kilian Frankiny et Sébastien Reichenbach, dont la force réside avant tout dans les terrains escarpés, n’est qu’un des trois Suisses de l’équipe française de l’Equipe Groupama-FDJ. Le champion suisse Steve Morabito n’est pas suffisamment remis après s’être cassé l’os pubien il y a cinq semaines à l’entraînement.

Mathias Frank aura sa chance au classement général. Le Lucernois, qui n’a manqué le podium que de douze secondes il y a cinq ans, mène l’AG2R en tant que capitaine. Les étapes classiques de mercredi à La Chaux-de-Fonds et de jeudi à Morges devraient être particulièrement intéressantes pour le coéquipier de Frank, Silvan Dillier, ainsi que pour Michael Albasini, qui roule pour Mitchelton-Scott.

D’un point de vue suisse, on peut également se réjouir des performances de Marc Hirschi, champion du monde et d’Europe U23. Le bernois néopro professional en kit Sunweb a déjà fait ses preuves au plus haut niveau ce printemps. Avec Gino Mäder, quatrième des Championnats du monde U23 de l’automne dernier,  sera également au départ. L’homme d’Oberaargau, également néo-professionnel, s’est cassé le poignet il y a à peine un mois lors du Tour de Catalogne. Mäder roule pour  pour l’équipe sud-africaine Dimension Data, tout comme son compatriote Danilo Wyss.

Le cœur du circuit de cette année est l’étape royale du samedi, qui part de Lucens, dans le canton de Vaud, pour rejoindre la station de ski valaisanne de Torgon avec cinq ascensions et un dénivelé total de 3’643 mètres. D’ici là, au plus tard, les challengers du vainqueur de l’an dernier, Primoz Roglic, devront poser leurs cartes sur la table. Parmi eux, le vainqueur du Tour de France de l’an dernier, Geraint Thomas.