Paris-Roubaix
Le Néerlandais van Baarle intenable, Küng magnifique 3e
Le Néerlandais Dylan van Baarle (Ineos) a remporté détaché Paris – Roubaix, disputé sur 257 km. Il a précédé de plus d’une minute le Belge Wout van Aert, qui a battu au sprint Stefan Küng.
Le Thurgovien Küng a fait la course dans le groupe de tête jusqu’à 30 km de l’arrivée. Mais il n’a pu suivre van Baarle quand celui-ci s’est échappé pour rejoindre le trio de tête Matej Mohoric, Yves Lampaert et l’étonnant Belge Tom Devrient.
Küng a fêté son meilleur résultat dans une grande classique. Il est le premier Suisse sur le podium depuis Silvan Dillier, deuxième derrière Peter Sagan en 2018. Le rouleur de l’équipe Groupama ne ressentait aucun regret, mais plutôt une fierté d’avoir arraché cette troisième place. « Je suis battu par deux coureurs qui étaient les plus forts. J’ai essayé de surprendre van Aert sur l’anneau en me rappelant mes années de pistard, mais je n’ai pas réussi à faire craquer le Belge », précisait Küng.
Le champion d’Europe du contre-la-montre sort d’une belle campagne des classiques avec une 3e place au GP E3, une 5e place au Tour des Flandres et une 8e à l’Amstel Gold Race. « Je pense que j’ai passé un cap. Il y a des hauts et des bas dans une course comme Roubaix. Je sais maintenant que les autres souffrent aussi dans les bas. J’ai pris une nouvelle confiance, je sais que je peux suivre les meilleurs sur les accélérations. »
Deuxième du récent Tour des Flandres, van Baarle fête à 29 ans le plus grand succès de sa carrière. Il avait enlevé la médaille d’argent des Championnats en automne dernier dans les Flandres derrière Julian Alaphilippe.
L’équipe Ineos est passée à l’offensive à 210 kilomètres de l’arrivée avec l’aide des Quick-Step. Le peloton des favoris (van der Poel, Küng) a été contraint à une poursuite de 105 kilomètres pour rentrer avant Haveluy.
À l’avant, le Slovène Matej Mohoric, le vainqueur du dernier Milan-Sanremo, a animé une échappée formée avant la Trouée d’Arenberg, à 111 kilomètres du vélodrome.
Mohoric, retardé un temps par un changement de vélo, a vu revenir ensuite un groupe réduit de favoris avant de repartir de l’avant, au seuil des 30 derniers kilomètres, avec le Belge Yves Lampaert.
Derrière eux, van Baarle a réagi avant de se détacher sur les pavés de Camphin, à l’entrée des 20 kilomètres, et se diriger vers le 7e succès néerlandais de l’histoire, huit ans après Niki Terpstra.Certes, la victoire lui a échappé, mais Stefan Küng a joué dans la cour des grands au cours de ce Paris – Roubaix. Sa troisième place est venue récompenser son travail infatigable.
L’Enfer du Nord est, certes, pavé de mauvaises intentions. Mais avant d’aborder les secteurs pavés, la course avait connu un premier coup de théâtre avec une bordure initiée par les Ineos. « J’avais satisfait un besoin naturel et quand je suis revenu dans le peloton, j’ai vu qu’un groupe avait pris le large. Le temps qu’on s’organise pour mener la poursuite, il comptait une minute d’avance », relevait le Thurgovien après la cérémonie protocolaire où il a reçu son pavé.
Küng et les autres ont fini par mettre fin au coup d’état des Ineos. La course a alors connu un déroulement plus classique. Dylan van Baarle a porté le coup décisif à 30 km de l’arrivée.
Côté suisse, outre le podium de Küng, Stefan Bissegger s’est illustré en passant à l’attaque à 60 km de l’arrivée. Le Thurgovien s’est finalement classé 21e à 4’47 » du vainqueur. Le Neuchâtelois Alexandre Balmer (BikeExchange), qui disputait son premier monument, a tenu à terminer. L’ancien spécialiste de VTT a pris le 105 rang à plus de 24 minutes. ats/Keystone