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L’anecdote de Duboux

Le marchand de glace de Joux-Plane

Deux jours après l’affaire Pollentier, sept cols étaient au programme, dont Joux-Plane juste avant l’arrivée à Morzine. J’y passais en reconnaissance avec ma voiture mais la caravane pub s’y trouvait déjà au milieu d’une foule incroyablement dense et l’initiative allait s’avérer à hauts risques !

Le public était excité, présent depuis des heures et il se ruait sur les objets publicitaires. Ca hurlait, ça gesticulait et je commençais à stresser à l’idée de rater le direct. Un copain de la TSR, sans expérience, conduisait la voiture et rechignait à s’engager au milieu d’une foule exubérante. Certains étaient assis par terre, d’autres allongés sur la chaussée, au ras des roues !

Vociférations, insultes, crachats et même cailloux contre la voiture de la TSR !

On s’était retrouvé derrière la carriole d’un marchand de glaces. Coups de volant à gauche, à droite. Après plusieurs tentatives, le vendeur s’était mis sur le côté mais il restait peu de place pour passer. Mon pilote n’avait pas osé et j’avais moi-même appuyé sur la pédale d’accélérateur ! Le moteur avait rugi mais le rétroviseur avait touché le bras du gars qui s’était retrouvé dans le fossé avec son triporteur, parmi les spectateurs. Vociférations, insultes, crachats et même cailloux contre la voiture de la TSR !

On ne savait s’il fallait en rire ou en pleurer, s’apitoyer sur le sort du malheureux… Il était plus sage de vite sortir de cette zone de turbulences. La fin d’ascension fut épique mais la descente ne le fut pas moins car il fallait rattraper le temps perdu sur une petite route très sinueuse.

Sur les nerfs, mon chauffeur donnait des coups de patins pour contenir la vitesse. Soudain, une odeur suspecte, les freins qui chauffent et ne répondent plus. Et, à la sortie d’un virage, devant nous, un gendarme immobile. Panique à bord. Jean-Claude crispé, tétanisé, incapable de réagir. Et, dans ma tête, l’image du gars percuté et projeté en contrebas. Alors, je tire à fond sur le frein à main. Et ô miracle, le planton avait eu le réflexe de se jeter sur le côté !

Excuses et re-départ, mais à petite vitesse, secoués par les événements. On atteindra Morzine vingt minutes après le début du direct. Acquadro, dans tous ses états, avait été rassurés par mes explications. Seznec avait gagné l’étape mais on était surtout heureux d’être sortis indemnes d’une aventure qui aurait pu mal tourner. Pour mon premier Tour, le baptême du feu avait été gratiné. Quel souvenir !

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