Gino Mäder offre un podium à la Suisse après 18 ans d’attente

Alexandr Vlasov (26 ans) est le deuxième Russe à gagner en terres romandes après Ilnur Zakarin en 2015. Il a réussi une démonstration sur la montée de Villars-sur-Ollon avec la victoire dans le contre-la-montre de 15,8 km au bout de l’effort.

La grande surprise est finalement plus constituée par la deuxième place de Mäder que par le triomphe de Vlasov, qu’on pressentait devenir un grand coureur dans un avenir très proche. Quatrième du dernier Giro, deuxième de Paris-Nice en 2021, le Russe a quitté cet hiver l’équipe Astana pour rejoindre les Allemands de la Bora.

Mäder ne pointait qu’à la 6e place du général après l’étape de montagne entre Aigle et Zinal samedi, où il avait pris la 7e place dans le même temps que le vainqueur, le Colombien Sergio Higuita. « Quand je me suis élancé dans le contre-la-montre, j’étais persuadé qu’il y avait des meilleurs rouleurs que moi comme il y avait des meilleurs grimpeurs que moi samedi », a relevé Mäder.

Le grimpeur de la Bahrain a trouvé un terrain idéal entre Ollon et l’arrivée à Villars. Il a aussi profité de l’écroulement de Rohan Dennis, qui a complètement explosé pour terminer 22e à 2’12 de Vlasov. Le Bernois a quand même dépassé au général le grand espoir espagnol Juan Ayuso, l’Australien Ben O’Connor et le champion d’Australie Lucas Plapp.

« Je ne pensais pas monter sur le podium, il n’y avait que des « machines » devant moi! », a précisé Mäder. Il retrouvera Vlasov sur le Tour de Suisse pour une douce revanche. « Le méchant, il sera là, s’est amusé le Bernois. Je le connais bien Vlasov. Depuis le Tour de l’Avenir 2018, nous nous sommes livré quelques belles batailles. » Il enchaînera ensuite sur le Tour de France. « Nous ferons le point après la 1re semaine, qui s’annonce chaotique avec les pavés. On désignera alors le leader de l’équipe. »

Epargné par le mauvais temps, retrouvant le public, le Tour de Romandie 2022 a été une réussite. Le podium a bonne allure avec l’étonnant Allemand Simon Geschke (Cofidis), qui s’est révélé à Zinal et dans les lacets de Villars. Côté suisse, Sébastien Reichenbach, bon 8e dans l’étape-reine, même si l’on attendait une attaque de sa part et de celle de son coéquipier Thibaut Pinot, n’a pu conserver une place dans le top 10 à l’issue du contre-la-montre. Le Valaisan s’est classé 30e du « chrono » à 2’43 du vainqueur. Il pointe à la 15e place du général.

Marc Hirschi est aussi passé au travers de sa boucle romande. Le Bernois a finalement dû travailler samedi pour le grand espoir espagnol Juan Ayuso, qui termine quatrième du classement général. Il n’a pas forcé dans le contre-la-montre. « J’étais quand même content samedi, voire même surpris que cela aille si bien. Je suis content d’avoir figuré au troisième rang du général pendant la semaine. Mais au final, j’en attendais un peu plus. »

Hirschi disputera le GP de Gippingen et le Tour de Suisse. Il ajoute qu’il sera très probablement au départ du Tour de France à Copenhague, début juillet, alors que dans un premier temps, il n’était pas prévu de disputer un grand Tour cette année.

Les sept coureurs de l’équipe Swiss Cycling ont fait leur boulot. Ils se sont montrés presque tous les jours. Une bonne publicité pour eux. L’an prochain, Swiss Cycling pourra-t-elle toujours aligner une sélection dans les deux grands tours helvétiques, sachant que l’équipe Tudor devrait être présente? Cela n’est pas exclu, laisse-t-on entendre à la fédération où une solution pourrait être trouvée d’entente avec l’UCI. ats